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Ecrire ! Ecrire pour survivre. Ecrire pour crier.
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Bonne lecture.

© copyright Cory Guenay - 1/09/2016 Par propriété exclusive de l'auteur, la copie et les utilisations partielles ou totales sont interdites; conformément aux articles L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle. Tous droits réservés.

Vous trouverez d'autres histoires sur mon compte Wattpad "Pourrieachier" ou "Cory"

SPARADR'AMOUR

 

Chapitre 1,

 

 

 

 

 

Les deux adolescentes qui sont amies depuis l'enfance vont d'un pas décidé côte à côte vers le portail blanc grand ouvert de leur lycée respectif : c'est la rentrée.

 

Eva, de taille moyenne, corpulence égale et de long cheveux sombre qui retombent sur ses frêles épaules. Sa peau est bien marquée par les rayons du soleil des deux mois d'été, en voilà une qui a su profiter pleinement de ses vacances. Une jolie et longue robe bustier retombant jusqu'à ses pieds, le tissu est teinté d'un rose pâle, mettant en valeur la couleur chaleureuse de ses cheveux longs naturellement lisses qu'elle s'amuse a boucler a quelques centimètres des pointes.

La seconde, Clara, est déjà plus grande, une tête de plus, de long cheveux châtain lisses, attachés en queue de cheval haute sur le haut de son crâne. Elle a sur elle un jean slim, foncé, soulignant sa silhouette fine. Et en guise de haut, un large pull en laine blanc, créant le contraste avec soin et dénudant l'une de ses épaules squelettique. Sa peau à un teint de porcelaine .

 

Lorsqu'elles pénètrent toutes deux dans l'enceinte de l'établissement, elles font quelques pas dans le cour qui se remplie petit à petit d'adolescents tout aussi blasés les uns que les autres par cette nouvelle rentrée qui s'annonce. Nouvelle année veut aussi dire : nouveaux visages de première année. Les deux meilleures amies guettent chaque nouvel élève avec curiosité, remarquant qu'ils sont tous plus petits au fil des années qui passent. Heureusement pour elles, c'est la dernière année, et malheureusement, le bac va rythmer leur dix mois intensifs et scolaire.

Dans un profond soupir qui se veut désespéré, Eva se tourne vers sa coéquipière et par chance, camarade de classe cette année.

 

  • « J'ai fais un drôle de rêve encore cette nuit. » Avoua Eva.

  • « Toujours le même ? » Lui demande son amie.

  • « Oui... »

  • « Mais ça fait combien de temps que tu rêves de ça ? Tu m'en parles depuis deux semaines. »

  • « Voilà, à peu prêt deux semaines, si ce n'est plus. » Soupira la jeune femme.

  • « Tu devrais en parler à ta tante, c'est pas ta psychologue pour rien. »

 

Eva hoche son visage positivement aux dires de Clara, elle était parfaitement d'accord avec cela. Finalement, elle se force a reprendre se sourire forcé sur la commissure de ses lèvres pour accueillir quelques amies qui viennent vers elles après deux longs mois d’absence.

EXTRAIT DE SPARADR'AMOUR par Cory Guenay

 

 

NOLAN

Chapitre 4

point de vue, Nolan.

 

Semaine 1.

Jour 11.

 

Plus de la moitié des dernières années était chez cette fameuse Mandy. Mais Nolan qui venait de débarquer dans le lycée comme dans la ville, n'avait aucune idée de qui était la propriétaire des lieux, a quoi elle pouvait bien ressembler. En revanche, il se fit rapidement à l'ambiance, ce qui lui permis de se fondre rapidement dans la masse d'adolescents déjà fortement alcoolisés dés le début de soirée.

Nolan accepta le verre qu'on lui offrit, mais un minimum méfiant quand même, il passa son regard sur le récipient histoire de voir s'il n'y avait rien de suspect dedans. Tout semblait normal, alors il prit le risque. D'un lent geste, il apporte le verre entre ses lèvres et but quelques gorgées en fermant les yeux. Il savourait pour la première fois le goût d'une vodka coca. Seulement après avoir avalé, le goût lui monta à la gorge et lui piqua la langue : il détestait ce qu'il buvait. Dans une grimace de dégoût, il recula le verre mais le garda en main.

 

  • Personne ne t'a encore accaparé pour ce soir ?

 

Fit une douce voix cristalline à Nolan. Ce dernier fronce les sourcils et se retourne pour savoir qui lui parle. C'était Katy. En reconnaissant son visage, un agréable sourire vint orner sa face  maigre de blondinet.

 

  • Pas encore, mais tu peux t'en charger, si tu veux.

  • J'ai pourtant remarqué que tu plaisais à la gente féminine.

 

Légèrement gêné par la remarque de son amie, Nolan hausse les épaules et apporte à nouveau son verre a ses lèvres pour boire quelques gorgées, mais aussitôt fait, il comprit que c'est une erreur. Quel goût horrible !

Il fit mine de rien, rabaissant son verre en le tenant simplement du bout des doigts.

 

En voyant sa gêne, Katy reprend  la conversation :

 

  • Ils ne passent pas de la bonne musique ici. Viens avec moi et allons nous mettre plus au calme pour parler.

  • Je te suis, passe devant..., répond Nolan tout sourire.

 

L'étage du dessus était déjà bondé de monde.

Combien de personne était là au juste ? Nolan ne s'était pas rendu compte qu'il y avait autant de terminales que ça, au lycée. Alors tout en évitant de faire tomber son verre, il slalome entre les jeunes, dont certains titubes. Puis en jetant son regard autour de lui, il aperçoit Thomas au rez de chaussée qui venait d'arriver accompagné de deux autres garçons.

 

  • Nolan, par ici, l'interpelle Katy un peu plus loin.

 

Nolan décolle son regard de Thomas et reporte son attention sur la belle blonde qui lui fait signe de la rejoindre. Il presse le pas, et se retrouve nez à nez avec Katy, dans une chambre encore inoccupée.

« Aucun ados en rûte ici. » Pensa Nolan sans le dire à voix haute. Mais ses pensées sont rapidement interrompues par la main glaciale de Katy qui se glisse entre les doigts libres de Nolan. Il la regarde faire, et la suit lorsqu'elle le traîne avec lenteur jusqu'au lit.

 

  • Ici, nous serons tranquille au moins ! S'exclame-t-elle.

  • C'est sûr..., murmure Nolan en reprenant une gorgée d'alcool.

 

Un infernale silence s'installe entre les deux jeunes gens. ce qui a le don de mettre extrêmement mal à l'aise Nolan qui torture son verre en plastique entre ses doigts pour occuper l'instant.

Malgré l'étage en plus, et la porte close, on entend encore la musique a fond, et les rires des gens. Sans vraiment le remarquer, Nolan se rendit compte que dans la chambre d'à côté, un couple -ou pas d'ailleurs- devait certainement faire l'amour, à cause  des bruits entendus. Nolan se racle alors la gorge pour couvrir les gémissements de la fille qu'on entendait, mais en vain.

 

  • Sinon..., reprit Nolan. C'est qui Mandy ? Je vois même pas qui elle est.

  • Elle est grande, svelte, rousse, plutôt belle.

  • Oh, d'accord... Je vois toujours pas. J'ai pas l'impression de l'avoir croisée se soir.

  • Tu penses que ce serait ton genre de fille ? Ose lui demande Katy.

  • Mon genre.... mon genre de fille ? Bafouille Nolan en regardant désormais Katy.

 

Sa belle interlocutrice hocha positivement son visage en attendant une réponse qui ne venait pas. Nolan entrouvrait les lèvres mais aucun son ne sortait.

Face a cette faiblesse naissante, Katy prit le verre de Nolan et le posa sur la table de chevet. Puis, elle attrapa l'une des mains du garçon, et la déposa sur sa cuisse, l'invitant a remonter ses doigts sous sa robe.

 

En sentant la peau froide de Katy sous la paume de sa main, Nolan se crispa. Il avale difficilement sa salive, et parvient difficilement a regarder ailleurs que les cuisses dénudées de la demoiselle. Un sourire venait de naître sur les lèvres de la belle jeune femme, elle continue donc sur sa lancée, et approche son visage de celui de Nolan, dans le but d'effleurer ses lèvres. Mais le garçon repousse immédiatement ses avances en reculant son visage comme son buste. Il retire également sa main de la cuisse de la belle.

 

  • Personne viendra nous dérangez..., lui rassure Katy.

  • Non je m'inquiète pas de ça. Katy... Je suis gay.

 

La nouvelle mit quelques secondes a monter au cerveau de Katy.

 

  • Tu es quoi ?

 

Nolan ne répondit pas. Du moins pas tout de suite. Il se recule de quelques centimètres, et passe sa main contre sa nuque en lâchant un faible soupire en se répétant le ton que Katy venait de prendre en lui demandant de répéter.

 

  • J'aime les garçons, et uniquement les garçons. Dit-il.

 

Katy passe ses mains sur son visage comme pour contenir les nausées qui la prenait. En voyant le petit malaise dans l'ambiance, Nolan effleure le bras de la jeune femme du bout des doigts.

 

  • Excuse moi si je t...

  • Me touche pas, pd.

Sous la violence du changement de comportement et des mots de sa présumée « amie » Nolan ne dit plus rien, restant pétrifié dans la position dans laquelle il était resté.

Katy quant à elle se lève, et quitte la pièce en claquant la porte derrière elle.

 

 

***

 

Plus tard dans la soirée, Nolan décida enfin de quitter la chambre dans laquelle il était monté avec Katy. Il avait entre temps, fini totalement son verre de vodka pour tenter d'oublier les paroles blessantes que la jeune femme a eu envers lui.

Toujours pas complètement ivre mais fortement alcoolisé, il descend les marches une par une en se tenant bien. Il laisse finalement tomber son gobelet vide a ses pieds une fois en bas des escaliers, et son regard trouble regarde autour de lui. Les gens semblent s'amuser, profiter. Ça lui colla le sourire aux lèvres, même s'il ne faisait pas parti des jeunes en bonne compagnie ce soir.

 

Quand son regard fini par se poser sur sa future proie.

Nolan divague entre les gens, et percute Todd en voulant rejoindre Thomas. Alarmer par les râlements du rockeur qui tente de faire tenir debout le gamin blond, Thomas s'approche, les sourcils froncés, donnant a son visage déjà mature, un air inquiet et encore plus adulte.

 

  • Mais tu as bu tout se qu'il y avait dans la cave ou quoi ? S'énerve Todd.

  • Non, je tiens pas l'alcool, mais ça va les gars... Je contrôle mal les...

  • Les distances, le coupe Todd. Ouais, ça c'est sûr.

  • Donne..., murmure Thomas. Je m'en occupe.

 

Thomas s'approche de Nolan totalement déboussolé, et il l'attrape par le bras en le tirant près de lui. Nolan percute presque le torse de Thomas, frôlant désormais son cou. Face a tant de maladresse, les deux garçons se reculent un peu gênés par la situation.

 

  • Mec, tu n'as pas signé pour ça, t'es pas son père.

  • Non c'est vrai mais... C'est mon voisin. Il est nouveau, j'ai un minimum de responsabilités.

  • Il va te pourrir ta fin de soirée.

  • Je prends le risque Todd.

 

Thomas tourne les talons en choppant le biceps de Nolan entre sa main, il le lui serre et l'empoigne fermement en le traînant dehors. En se voyant a se point forcé de le suivre, Nolan refusait d'être un fardeau pour qui que ce soit. Il se brusque, et refuse d'avancer d'avantage une fois les deux jeunes hommes devant la maison et la porte d'entrée grande ouverte.

 

  • Arrête de me tirer comme ça, je suis pas complètement claqué ! Je peux marcher !

 

En le sentant si réticent a l'idée de quitter ainsi la soirée, Thomas se stoppe et lui lâche peu a peu le bras. Il laisse les siens tombés le long de son corps.

Nolan vit pour la première fois le regard de Thomas ne pas le fuir au bout de quelques secondes, ce qui lui agrippa le cœur et le serra.

 

  • Alors ? Lui demande Thomas.

  • Alors quoi ! Il est même pas minuit, tu vas déjà me ramener chez moi ?

  • Puis quoi encore, je vais pas te torcher le cul non plus ! S'énerva Thomas. Je voulais juste te faire prendre l'air, après ce que tu as bu, ça te fera pas de mal !

  • Oh..., murmura Nolan, rassuré.

Thomas s'éloigne un peu de lui, allant s'asseoir au rebord du trottoir, les pieds dans le caniveau. Le beau blond ne tarde pas à le rejoindre, se posant à ses côtés.

Avant qu'un silence trop désagréable ne s'installe entre les deux jeunes hommes, Nolan, légèrement inconscient de ses propos, profite du moment pour faire la conversation.

 

  • Je t'ai menti l'autre jour.

 

En entendant cela, Thomas tourne aussitôt son visage dans la direction de Nolan. Il fronce un peu les sourcils mais ne dit rien, il attendait patiemment la suite, sans la réclamer à voix haute pour autant.

 

  • Ma mère est pas partie avec un autre homme..., soupire-t-il. C'est ce que mon père et moi nous racontons à tout le monde.

  • Et la véritable histoire, c'est quoi alors ?

  • Elle nous a bien abandonnés mon père et moi mais... La vraie raison, c'est simplement qu'elle a honte de moi.

  • De quoi tu veux qu'elle ai honte ?

  • De mon homosexualité.

 

Un silence s'installe.

Thomas ne quitta plus une seule seconde Nolan du regard. Il semblait comme stupéfait à l’aveu de celui-ci. Pourquoi lui confier une chose pareille, à lui, un presque inconnu ? Alors que même Thomas, lui, n'en a parlé à personne de son côté.

Ne supportant pas qu'il le regarde de cette façon, Nolan décide d'affronter son regard. Il sait pertinemment que Thomas déteste ça... Ce duel de regard. Il tourne alors son visage vers le grand brun a ses côtés, et il plonge son regard dans le fond des yeux de Thomas.

 

Les deux adolescents se bouffent littéralement du regard pendant des secondes qui paraissaient devenir d'interminables minutes. Ni l'un ni l'autre ne veut rompre le contact visuel.

Nolan remarque l'incroyable perfection des traits de Thomas. Il détecte les lignes adorablement dessiner des lèvres de celui-ci. Légèrement entre ouvertes, elles donnent envie d'être constamment embrassés sans interruption. Mais il préfère reprendre la conversation pour ne plus faire abstraction de ses pulsions qui lui entaille le bas du ventre de coup de poing.

 

  • Tu vas me cracher dessus toi aussi, comme Katy.

  • Qui ? Pourquoi ? Attends tu lui as dis ?

  • Oui ! Sinon elle allait me violer sur place...

  • Attends, attends..., bafouille Thomas en secouant les mains. Je comprends rien.

  • Elle m'a emmener dans une chambre là haut tout à l'heure.. Elle m'a clairement fait comprendre qu'elle voulait coucher avec moi, alors je lui ai dit. Elle l'a mal prit, et elle est partie.

  • Tu m'étonnes qu'elle l'a mal prit, tu lui plais.

  • Oui, j'ai compris que je lui plaisais quand elle a mis ma main sous sa jupe.

 

Thomas se mit a rire en secouant sa tête de gauche à droite.

 

  • Quoi ? Demande Nolan, amusé.

  • Katy... Et toi. C'est impossible. Tu as pas une tête à être avec Katy.

  • Ah oui ? J'ai une tête a être avec qui alors ?

 

Thomas hausse simplement les épaules, encore une fois mal à l'aise par la question de son ami.

Face au mutisme de Thomas, Nolan se met à sourire.

Il croise par la suite ses bras contre son torse et se recroqueville légèrement sur lui même, de manière a se tenir chaud le plus longtemps possible et de manière durable. Le regard dans le vide : la vue du bitume au sol fini par l'ennuyer et lui alourdir les paupières. Luttant contre se coup de fatigue soudain, il est néanmoins sujet a quelques secondes voir minutes de somnolence.

 

EXTRAIT DE NOLAN par Cory Guenay

le cyber-hacèlement touche aujourd'hui 15 % des jeunes

LE JOURNAL DE CHARLIE

Chapitre 3

point de vue Ian

 

 

 

Dix ans plus tôt :

 

Je n'avais que huit ans, et l'école pour moi était déjà une véritable corvée, ce qui avait le don de mettre mes parents en rogne. Sans cesse, ils disaient que si j'en avais déjà ras le bol maintenant, mes années collèges puis lycée seraient interminables. Plus j'y pensais, plus j'étais dégoûté. Je n'avais aucune raison de me lever le matin, aucune motivation, aucun désir de subir une nouvelle journée, parce que c'est ça, c'était devenu une obligation. Plus le temps passe et plus je m'enfonce dans mon mal etre en me persuadant que l'école c'est pas pour moi. Ca ne l'a jamais été, et ça ne le sera jamais. Je ne rentre pas dans le moule, suis-je anormal ?

 

Plus j'avais de mauvaises notes, et plus la colère de mes parents était dur. Ma mère me disputait sans arrêt, sans oublier les coups de mon père sur moi. Comme ci couvrir mon visage de bleus allait couvrir mon carnet de bonnes notes.

Mais... Je n'ai jamais pris ça pour de la maltraitance. A mes yeux... s'en est toujours pas. Mon père me forgeait à l'époque, il m'apprenait à devenir un homme. Car quand c'est pas quelqu'un qui t'en fou plein la gueule, c'est la vie en elle-même qui s'en charge. Nous sommes constamment dans la merde, alors autant apprendre à recevoir les coups bas maintenant.

 

Mais dés l'instant où il est arrivé dans ma vie, il m'a offert à lui seul plus d'amour que jamais mes parents m'en avait donné jusque là.

 

La première fois que mes yeux se sont posés sur lui, il était assis plus loin, juste sous le préau. Il etait emmitouflé dans sa doudoune épaisse et noire. Il n'y avait personne autour de lui, mais il semblait se suffir à lui-même. J'ai tout de suite apprécié se côté "je suis seul dans mon coin mais ça me plait" ! J'ai voulu faire le premier pas, je n'avais rien à perdre dans cette histoire. Je suis donc allé jusqu'à lui, pour lui proposer de jouer avec moi au ballon, et il à dit oui.

 

Je n'ai parlé de cette nouvelle amitié à personne chez moi. Pourtant... Elle prenait un peu plus d'ampleur et d'importance à mes yeux chaque jour. Il était devenu mon meilleur ami. Avec lui, je vivais le genre de relation qu'on souhaite ne jamais perdre. Nos regards échangés voulaient dire d'avantage que des mots...

 

Les semaines passent, il me demande de ne jamais l'abandonner.

J'ai promis que jamais ça n'arriverai.

 

Puis se sont les années qui passent... Et cette amitié est devenue une drogue. Cette drogue ma raison de vivre. Et c'est cette raison de vivre qui me donnait la force physique de me lever le matin pour aller d'abord au collège, puis au lycée, sachant que j'allais le retrouver.

 

Qu'est-ce qui m'arrive bordel de merde ? Tout est de sa faute.

 

C'est lui qui a changé au fur et à mesure des années... Lui qui s'est rapproché de moi. Même si je ne l'en ai jamais empêché. Il a arrêté putain. Il a arrêté de me regarder comme il le faisait avant. Le petit garçon est devenu un homme.

Moi aussi j'ai changé, j'ai pas compris. Avant... Son sourire provoquait le mien. Maintenant vous voulez que je vous dise ce que ça me fait quand il me sourit ? ca créé carrément mon bonheur, mon foutu bonheur. Quand il me regarde dans les yeux un peu trop longtemps... Je détourne le regard. Je ne supporte pas ça, si vous saviez. Ca couvre mon corps entier de frissons, des frissons tellement intenses que j'ai l'impression qu'une armée d'aiguilles me transperce la peau en même temps. Rajouter à ça... Des vagues de vent glacial qui me percutent de pleins fouet. Et vous comprenez ce que je ressens quand il me dévisage.

Et puis moi avant je le regardais comme ça. Et maintenant, j'ai BESOIN de le regarder.

 

Tenez imaginez ! Un portable, qui n'a pas été rechargé depuis plusieurs heures... Bien voilà. Sans lui, je tombe dans le rouge. Et quand je le regarde, je suis alimenté. C'est comme ma jauge de bonheur qui n'atteint son maximum que quand il est là.

Je ne me l'explique pas.

EXTRAIT DU JOURNAL DE CHARLIE par Cory Guenay

le journal d'un homosexuel

PROMENADE D'ETE

histoire courte pour concours babelio.com de juillet/aout 2016


Nous allons faire un tour, souffle Arthur.

Il tire un peu plus sur le collier de son chien, un magnifique berger allemand d'une petite dizaine d'années maintenant, la vieillesse lui grise le bout du museau et des oreilles.
L'animal s'allonge de tout son long sur la banquette arrière, pendant que son maître se sert de sa laisse pour l'attacher à l'un des sièges, pour plus de sécurité.

Quand son maître regagne la place du conducteur derrière le volant, le brave chien remue la queue : il a toujours adoré les balades en voiture, plus encore celles l'été, quand il roule les vitres ouvertes et que le vent s'engouffre dans le véhicule, faisant danser plein d'odeurs contre les narines du chien.

Le moteur ronronne, la voiture démarre. Le berger allemand se relève, sentant une pression autour de son cou : il est attaché, il ne craint rien. Sa gueule rejoint le dossier du siège de celui qu'il aime comme son père, regardant la route filer par-dessus l'épaule de son maître, suivant du coin de l’œil les mouvements des mains de son papa sur le volant.
Quand les virages sont trop raides, l'animal pousse un couinement et d'un petit coup d'épaule, Arthur l'invite à regagner la banquette arrière.

– Cody, couché !

Réclame-t-il d'un ton sec auquel le chien se sent contraint d'obéir. Tant pis pour la route, il va se contenter de la chaleur et de l'air qui rentre par la vitre arrière. Le vent siffle contre ses oreilles droites, ses paupières se ferment, Cody s'endort.

Quand il rouvre les yeux, la voiture est à l'arrêt. C'est le bruit de sa portière qui s'ouvre qui le pousse a aboyé en se redressant : il remue à nouveau la queue, c'est l'heure de jouer ? Allons nous dégourdir les pattes ! L'animal tire sur sa laisse, sa serre son cou mais tant pis. L'impatience est là, il aboie encore, pressé d'entendre le « clic » de son collier enfin décrocher, et quand il l'entend c'est dans les bras de son maître qu'il saute, avant de finir sa course dans l'herbe. Quel endroit magnifique, l'animal court, tourne en rond, mais il finit toujours par se mettre face à Arthur, la langue pendante, le dos droit et la queue agitée. Voit-il comme il est heureux ?

Arthur approche, après avoir fait un détour par le coffre de la voiture. Il dépose au milieu de l'herbe bien verte, une gamelle d'eau et un sac, il est énorme ce sac et il sent terriblement bon : des croquettes. Cody aboie encore, mais aussitôt Arthur lui demande de se taire et de s'asseoir. L'animal s'exécute, continuant cependant de remuer la queue.
Son maitre vient d'éventrer le sac, sous les yeux curieux de son fidèle ami qui continue d'être sage, à quelques mètres de là à peine. C'est bon, il peut manger ? Arthur ne lui en donne pas encore l'autorisation. Au lieu de ça, il s'approche maintenant, finissant à genoux devant son chien et ses doigts rejoignent son pelage. Il caresse le haut de son crâne, juste entre ses oreilles. Cody voudrait lui lécher la joue, mais il n'ose pas encore bouger. Qu'attendent-ils ?

– Tu comprends, n'est-ce pas ? Murmure Arthur.

Pas un bruit, même les oiseaux ne chantent plus.

– Ne m'en veux pas, je n'avais pas d'autre choix.

Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Le son de sa voix suffit à rendre l'animal euphorique, il remue toujours la queue.

– Couché.

L'ordre est clair.

Alors Cody s'allonge, le ventre dans l'herbe, la langue toujours pendue au bout de sa gueule. Arthur vient de se relever et sa silhouette s'éloigne, où va-t-il ? Cody se relève quand Arthur pose la main contre la voiture.

– Pas bougé ! S'écrit-il. Couché j'ai dit !

Et il se rallonge en poussant un couinement qui ressemble à un sanglot étouffé. Arthur vient d'entrer dans la voiture, Cody aimerait le rejoindre mais il sent que s'il le fait, son maître va s'énerver. Où tu vas ? Tu vas revenir n'est-ce pas ? La voiture démarre mais ne part pas tout de suite, des secondes s'écoulent, le chien pousse encore un aboiement, cette fois-ci plus étranglé que les précédents : comme s'il savait qu'il n'avait pas le droit de l'appeler.

Il vient de partir. La voiture a disparu dans le virage, et Cody ? Il n'a pas bougé, comme Arthur lui a demandé.

Plusieurs heures plus tard, un bruit de moteur lui ronronne près des oreilles, une voiture vient de s'arrêter et une femme blonde et svelte perchée sur ses talons haut s'avance vers lui, un téléphone portable contre son oreille :

– Oui c'est exactement ça, à l'angle de la troisième rue avant le carrefour. [...] Il n'y a personne avec lui, je crois qu'on l'a abandonné.

Cody lui, reste allongé. C'est son Arthur qui lui a demandé. D'ailleurs, Arthur ! Il va revenir n'est-ce pas ?

Récompenses et Distinctions

concours littéraire sur le thème : l'Eté sur BABELIO .COM

  • oscar du texte le plus touchant sept 2016 avec le pseudo "corygny"

http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=12879&postdays=0&postorder=asc&start=45

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